Le 14 Août 2017, par Thomas Drouart
Arteon, voilà un nom encore méconnu l'année dernière. Il s'agit d'une routière récemment développée par Volkswagen, qui entend bien conquérir les acheteurs de "coupés-4-portes" premium. Mais que vaut-elle ? J'ai pu prendre les commandes de la finition haute, et du TDI 150.
Dimensions | 4,86 x 1,87 x 1,45 mètre | |
Poids | 1 643 kg | |
Boîte de vitesse | Automatique, 7 rapports | |
Transmission | Traction | |
2.0 litres turbo 4 cyl. en ligne diesel 150 chevaux 340 Nm 8 CV | 0 à 100 km/h | 9"1 |
Vitesse max. | 220 km/h | |
Consommation | 4,5 L / 100 km | |
Prix du neuf | 46 680 € |
La gamme Volkswagen s'est très récemment enrichie d'un nouveau modèle : l'Arteon. Officiellement, c'est une toute nouvelle gamme. Officieusement, elle est une parfaite descendance à la vieillissante Passat CC. Une routière en somme. Une grosse routière. Commençons par faire un petit tour autour de ce nouveau-né.
Déjà, c'est un beau bébé, cette Arteon. Avec 4,86 mètres de long, elle affiche une silhouette proche de l'Audi A5 Sportback, c'est-à-dire ce segment tarabiscoté des coupés-4-portes. Bon, à défaut de vouloir mettre l'Arteon dans une case, voyons le design.
La face avant est l'élément qui me laisse le plus dubitatif, il faut bien reconnaitre que Volkswagen a pris des risques. Cette nouvelle identité est appelée à se décliner sur toute la gamme à court et moyen terme. Je dois tout de même admettre qu'elle est plus belle en vraie qu'en photo, mais ce n'est pas l'amour fou non plus. Je reste sur ma réserve et mon collègue Anthony également. Il en faut pour tous les goûts !
Le profil, en revanche, est assez musclé, avec une ligne de caisse assez haute, cassée aux trois-quarts, qui n'est pas sans donner des faux airs de Tesla Model S. C'est pas vilain. L'ensemble est très classieux et paraît même démesuré. Maintenant, venons-en aux détails car c'est surtout là-dessus que l'Arteon mise beaucoup pour séduire de nouveaux clients.
La partie la plus surprenante, c'est bien sûr l'avant. L'immense calandre dégouline et englobe les phares. C'est agressif à souhait et très surprenant. Les phares justement, arborent une forme assez novatrice, composé de deux carrés, l'un dans l'autre. Les clignotants sont juste en dessous. La signature lumineuse est bien sympa...
La finition R-Line apposé sur notre modèle d'essai lui donne un look encore plus agressif, avec un bouclier avant qui s'inspire des modèles Audi RS, avec de larges aérations, malheureusement bien inutiles puisque c'est un petit moteur diesel sous le capot.
Bien que tous les angles ne me plaisent pas, je dois remarquer que le profil est vraiment très réussi, avec un vitrage soigné et une identité propre. La poupe descend tout doucement puisque nous retrouvons un hayon à l'arrière, entièrement électrique par ailleurs.
Les jantes de 19 pouces sont fournies de série sur cette finition. Véritable œuvre d'art, elle disposent de trois textures différentes. Autant dire que la moindre rayure engendrera une facture de réparation assez lourde...
Si elle n'est pas une voiture autonome, l'Arteon en reprend les grands principes. Son régulateur adaptatif et prédictif ACC va en ce sens, avec des capteurs de proximité partout sur la carrosserie. C'est bien simple, sur route balisée, l'Arteon peut accélérer, décélérer et freiner toute seule. La lecture des panneaux permet d'adapter l'allure et vous pouvez lâcher les commandes. Suivant les options choisies sur l'écran central, la voiture pourra même négocier les virages et entamer un dépassement.
En revanche, pas question de regarder un film en streaming sur votre tablette (il y a une prise 220V à l'arrière) ou de manger un McDo : la voiture peut vous demander de reprendre la main dès que nécessaire, en vous avertissant par un signal sonore strident, ou bien en effectuant des coups de frein plus ou moins forts. Impossible de les ignorer !
Vous avez accès à une multitude paramètres afin que cette conduite semi-autonome corresponde à vos besoins : vitesse maximum, itinéraire, affichage, dépassement ou non, négociation ou non des virages...
Il convient donc d'utiliser ce système avec parcimonie, nous ne sommes qu'aux prémices de la voiture autonome, comme nous avions pu le voir l'année dernière en nous rendant à l'École Centrale de Nantes.
Bon, l'Arteon, vue de l'extérieur paraît assez demesurée. Quand on ouvre la porte avant, on ressent cette sensation d'espace assez agréable, et encore davantage aux places arrières, où deux adultes pourront s'installer confortablement.
La planche de bord est moderne, avec un design fluide, des assemblages dans la très bonne moyenne et une assise enveloppante. Les semi-baquets sont ici couverts de cuir et surpiqués de blanc. Nous retrouverons cet alliage cuir/surpiqure à différents endroits de l'habitacle, ce qui crée une unité d'ensemble.
La position de conduite est ergonomique, les sièges se règlent dans tous les sens imaginables, ce qui est un bon point, et le tout, électriquement. Fonction intéressante : le massage, réservé au conducteur.
Il vous suffit de l'activer et vos lombaires seront massées. C'est assez bien vu mais vous ne supporterez pas le massage pendant 20 minutes. D'abord doux, il devient vite assez raide, voire trop. Bon, c'est toujours un gadget sympa !
Le système de navigation est de qualité, avec une résolution d'un très non niveau qui permet d'avoir un œil sur tout : radar de recul, consommation mixte ou pression des pneus.
L'Arteon se positionne comme une alternative plus haut de gamme à la Passat, entrant en concurrence directe avec l'Audi A5 Sportback. Voulue la plus technologique possible, Volkswagen a mis le paquet, bien que de nombreux équipements figurent dans le catalogue des options et/ou sont l'apanage des versions les plus cossues.
Notre version d'essai R-Line était justement bien dotée. Un service d'assistance est disponible simplement en pressant un bouton sur le plafonnier, on peut également signaler un accident en temps réel, le système détectera automatiquement le nombre de personnes à bord et enverra les secours.
Vous avez un smartphone (la réponse est oui, j'imagine) ? Alors, il vous suffit d'enregistrer votre Arteon sur Google Maps pour transférer directement vos itinéraires, car l'auto dispose d'une carte SIM intégrée. C'est plutôt rassurant notamment en cas de vol, même si malheureusement, un voleur pas trop bête utilisera un brouilleur...
L'intérieur est donc à la hauteur de nos attentes, avec une ergonomie travaillée, un grand confort de conduite et la sensation assez étrange de ne pas avoir un si grand gabarit entre les mains, ce qui est plutôt déstabilisant. Comme pour la Golf GTE essayée dernièrement, le système de caméra de recul à 360° est l'option incontournable...
Bien sûr, toutes les informations derrière le volant sont intégralement digitales, et personnalisables, le coffre peut se déverrouiller simplement en passant son pied sous le pare-choc arrière et il suffit d'approcher la voiture avec la clé pour pouvoir ouvrir les portes.
L'Arteon ne dispose pas de motorisation hybride ou électrique et c'est un tort, car dans le segment, cela manque, chez la plupart des constructeurs. Actuellement, l'entrée de gamme est constitué du bloc essence 1.5 TSI de 150 chevaux et de deux 2.0 TSI de 190 ou 280 chevaux. Trois diesel sont inévitablement de la partie : le 2.0 TDI de 150, 190 ou 240 chevaux.
C'est le 2.0 TDI de 150 chevaux que nous avons pu tester. Sans surprise, ce moteur fait correctement son travail. Bruyant mais efficace, il permet une conduite souple, mais dénuée de plaisir. La boîte DSG (automatique) à 7 rapports est heureusement là pour améliorer l'agrément mais ne permet pas de faire de cette Arteon, une sportive.
De toutes manières, en bonne routière, l'Arteon a davantage été pensée pour avaler les kilomètres sur autoroute, c'est là où elle est la meilleure : l'intérieur est aseptisé et gomme tous les bruits extérieurs (et même celui du moteur, ouf !).
Le comportement routier est pourtant satisfaisant, privilégiant le confort. Les suspensions pourraient être plus douces encore, notamment sur chaussée déformée où les aspérités se ressentent assez fortement.
Le châssis est bon, très bon même. L'Arteon vire à plat mais doit compenser avec un poids assez élevé de plus de 1,6 tonne, qui bride les excès d'optimisme et qui ôtent l'éventuel aspect sportif. La donne serait sûrement différente avec les deux plus gros moteurs, de 280 et 240 chevaux, qui disposent de la transmission intégrale et d'un surplus de puissance bienvenu. Le freinage, lui, est mordant !
Avec le 2.0 TDI de 150 chevaux sous le capot, l'Arteon demande 9,1 secondes pour l'épreuve du 0 à 100 km/h. Rien de sportif, en somme. Mais ce n'est pas la volonté de la marque pour ce modèle. Les relances sont dans la moyenne mais pas bluffantes. Seul le mode Sport autorise un peu plus de dynamisme et d'agilité. Mais c'est certain, l'Arteon mérite un moteur plus démonstratif...
Concernant la consommation en cycle mixte, elle est de 4,5 litres aux 100 kilomètres, ce qui demeure très raisonnable. Les moteurs essence d'entrée de gamme tardant à être commercialisés, ce sont les versions diesel qui sont les plus demandées.
Le tarif de base, pour une Arteon 2.0 TDI R-Line est de 46 680 €. Pour ce prix, les jantes alliage en 19 pouces sont de série, ainsi que la sellerie cuir/alcantara, les projecteurs directionnels à LED ou encore la caméra de recul. C'est assez élevé mais la concurrence ne propose guère mieux dans le très-à-la-mode secteur des "coupés-4-portes".
Chez PDLV, nous testons assez rarement des routières car elles ne sont pas nos modèles fétiches. Néanmoins, cette Arteon se rapproche assez fortement de la BMW Série 5 G31 testée précédemment mais surpasse assez largement la Mazda 6 de troisième génération.
Terminons par un constat : Volkswagen a voulu donner une image forte, voire même très agressive à cette Arteon. En témoigne cette immense calandre (mais très élégante), ce kit R-Line, qui rappelle dans les grandes lignes les modèles RennSport d'Audi. Il y a aussi ces jantes très généreuses et texturées ou bien ces sigles apposés sur les ailes avant et qui débordent sur les portes avant, qui pourraient très bien correspondre aux modèles sportifs...
Je ne vais pas aller jusqu'à dire que l'Arteon, c'est que de la gueule, ce serait exagérer. Mais elle est davantage dynamique que sportive. Ce petit moteur joue certainement en sa défaveur, c'est certain, mais il demeure suffisant au quotidien, pour qui cherche une routière capable d'avaler les kilomètres dans un excellent niveau de confort.
Car là-dessus, si l'on compare par rapport à la Golf GTE testée il y a peu, la différence est très perceptible en terme d'assise. Si je devais parcourir mille kilomètres demain, je laisserais la passion pour la raison, et je prendrais place dans l'Arteon. Une bonne voiture de commercial ou de chef d'entreprise !
L'Arteon pourra parfaitement convenir à une famille, puisqu'elle dispose de places arrière plus confortables que celles de la Passat CC qu'elle remplace (mais pas officiellement). Une famille de quatre personnes y trouvera son compte, notamment grâce au hayon et aux rangements situés dans les bas de portières. La place centrale arrière peut se replier et former un accoudoir avec rangements. Pratique.
Chez PDLV, on ne sort jamais le mètre. Le coffre est très volumineux et semble dans la moyenne de la catégorie. Le fait qu'il s'agisse d'un hayon permet un chargement plus facile. Bon point, il peut s'ouvrir et se refermer électriquement. Pratique quand on a les mains chargées.
Mon côté passionné vous dira de ne pas choisir de Diesel, et encore moins 150 chevaux. Néanmoins, certaines personnes qui roulent beaucoup et qui ne cherchent pas la performance pourront se satisfaire de cette motorisation. Mais si c'est pour faire de la ville, pensez à nos poumons : pas de diesel !
La caméra à 360° de notre finition R-Line est bien pratique pour les manœuvres car le gabarit est assez difficile à appréhender au départ. La voiture paraît nettement plus petite qu'elle ne l'est, ce qui fait que les passages dans les rues étroites avec des trottoirs assez hauts sont une source de stress...
21. Non ?
Volkswagen Arteon TDI 150 R-Line - 150 chevaux - 46 680 € | ||
Design | + Ligne originale Confort à bord Système ACC | |
Agrément de conduite | ||
Performances | ||
Consommation | ||
Autonomie | ||
Aspects pratiques |
L'Arteon, je la trouvais laide et disproportionnée en photos. En vraie, elle ressort nettement mieux, même si ce n'est pas le coup de foudre. Je dois néanmoins admettre qu'il s'agit d'une routière aboutie, confortable et dotée d'une identité propre. Elle a bien des faux airs de Renault Talisman mais elle se démarque aussi par des éléments qui rappellent la Tesla Model S ! Pour terminer, il s'agit là d'un achat raisonné pour une famille ou bien pour une personne qui roule beaucoup. Le confort, c'est important, plus encore que les performances. Pour ce dernier aspect, il faudra s'orienter vers les Arteon les mieux motorisées.
Je tiens à remercier le Garage des Pommeraies de Laval, concessionnaire Volkswagen, Audi, Skoda et Seat pour son accueil et la mise à disposition de cette nouvelle routière.
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |