'14 Audi RS6 (C7) Avant

En matière de break sportif, Audi a toujours eu une belle longueur d'avance. Cela a commencé avec la RS2, s'est poursuivi avec la RS4 pour aboutir à cette version extrême de l'A6, la RS6. Et la marque aux anneaux n'a pas fait les choses qu'à moitié... Mais bouscule un principe qui lui est pourtant cher : la course à la puissance. Qu'en est-il de cette RS6 cru 2014 ?

Après la RS2, testée et approuvée dès 1994, Audi continue le développement de sa branche sportive sur les breaks avec la RS4 en 2000. Uniquement proposée en version break (Avant), elle permet de toucher un public assez large, voire même de combiner la voiture plaisir à la voiture pratique. Elle réconcilie ainsi bon nombre de père de famille... La demande est là et la marque aux anneaux décide, dès 2002 de décliner le concept sur l'A6. Et plus particulièrement la version break.

La première génération d'Audi A6 à se mettre au sport est la génération C5. Produite en 1997, cette routière se dote de motorisations correctes, en essence et diesel avec un V8 de 300 chevaux pour le haut de gamme, en quattro. La version sportive S6 arrive en 1998, avec 340 chevaux (en reprenant celui de l'A6) tandis que la RS6 fait son apparition en 2002. Proposée d'abord en break, elle hérite du même V8 mais à la puissance poussée à 444 chevaux. La RS6 perdure sur la génération C6 de l'A6. Elle sort en 2008 et bénéficie du V10 d'origine Lamborghini déjà monté dans les R8, pour une puissance totale de 580 chevaux... Un must. Elle est disponible en versions Berline et Avant.

La génération C7 est commercialisée dès 2012. Elle se distingue nettement de l'A6 par des pare-chocs imposants et une grille en niz d'abeille noire. Le regard est acéré, les jantes démesurées et le style plus ravageur que jamais. L'enjeu est important, impossible de faire moins bien que la génération précédente. Cependant, normes de pollution obligent, il faudra compenser avec une puissance en baisse de vingts chevaux. Désormais, la RS6 s'appréciera exclusivement avec un turbo.

Les jantes sont en 19 pouces de série et reçoivent un nouveau design, plus agressif que précédemment. Comme tout modèle RS, la RS6 reçoit des coques de rétroviseurs aluminium, le système quattro, des sièges semi-baquets à l'avant et un équipement copieusement enrichi, de quoi justifier les 122 400 € demandés, hors options. Car en bonne routière, la RS6 aime choyer ses occupants avec tout le confort possible. Les équipements sportifs additionnels permettent de parfaite la ligne, comme les jantes ici présentées, en 20 pouces.

Sous le capot, on retrouve le nouveau 4.0 V8 TFSI déjà monté dans les S6, S7 et S8 dont la puissance est ici montée à 560 chevaux avec un 0 à 100 km/h en 3,9 secondes et un couple maximal de 700 Nm. À titre de comparaison, la précédente RS6 (C6) fournissait 580 chevaux mais avec 650 Nm et un 0 à 100 km/h à 4,6 secondes. Faire plus avec moins. Tel était le deal. Pour cela, la dernière génération s'est allégée de 100 kg grâce à un choix de matériaux faisant part belle à l'aluminium et la présence de deux turbos pour seconder le V8. La boîte séquentielle Tiptronic à 8 rapports n'est pas étrangère à gain de performances car elle est particulièrement bien étagée.

Le retour à un bloc à huit cylindres permet d'alléger la consommation mais aussi de recevoir le système "Cylinder on demand", permettant de n'utiliser que quatre cylindres au lieu du V8 par moments. Pour le reste, cette RS6 (C7) répond à ce que l'on attendait d'elle. Elle demeure un break surpuissant, tant capable d'emmener la famille en vacances que de titiller Porsche et Ferrari sur circuit. La répartition des masses avantageuse y contribue largement.

Concilier raison et passion, c'est difficile et c'est surtout ce second aspect qui caractérise le mieux cette RS6 plus forte que jamais. Avec ses 560 chevaux, elle permet de rivaliser avec les E63 AMG et BMW M5 sans sourciller. Confortable et habitable, elle peut très bien convenir à un usage familial. Vendue à plus de 120 000 €, elle n'est pas particulièrement bon marché mais les sensations procurées sont celles d'une sportive "classique". Autre bon point, pas besoin de vendre son rein gauche pour payer le prochain plein, la consommation reste mesurée, avec moins de 10 litres aux 100 km en cycle mixte. Sur circuit, c'est une autre histoire...
 

Référence article : AG84 • Version 3.0