Le 8 Septembre 2015, par Thomas DROUART
Véritable icône française, la 2CV a révolutionné l'automobile sur bien des points. À la 2CV A succède la AZ. Cette dernière profite d'une augmentation de cylindrée et de l'équipement. Une version dîte "Luxe" verra même le jour. Nommée AZL, c'est cette dernière que nous verrons ici. Mais est-elle est vraiment luxueuse ? Pourquoi a-t-elle connu un tel succès ?
Modèle | |
Moteur | 425 cm3 2 cylindres à plat 12 chevaux |
Dimensions | 3,78 x 1,48 x 1,60 mètre |
Masse | 495 kg |
Commercialisation | 1957 - 1961 395 334 exemplaires |
Côte moyenne | 8 000 € |
0 à 100 km/h | / |
Vitesse max | 80 km/h |
Consommation | NC l/100 km |
Date et lieu | 15 août 2015, Mayenne |
Cette célèbre méconnue. La 2CV, c'est le modèle emblématique français. Connue par tous mais méconnue par beaucoup dans ses détails. Car soyons clairs, les déclinaisons et versions sont nombreuses, chaque millésime apportant de nouveaux équipements. Mieux vaut donc s'armer de patience et s'aider d'un bon livre. À ce sujet, 2CV de Reynald Lecerf est une référence. Faisons un bref retour dans le temps. Nous voici en 1949, date de sortie de la première 2CV, la A. La descendante de la TPV (Très Petite Voiture) est spartiate et tout a été vu au minimum, comme l'unique feu arrière ou même l'absence de malle de coffre. Il n'y a pas non plus de clignotants et l'habitacle est des plus simplistes. Quant au moteur, ce petit bicylindre de 375 cm3 ne fait pas des miracles. Mais ces quelques défauts contribuent à son charme et l'accueil du public est excellent. Son comportement routier est salué à l'unanimité tout comme son confort, fréquemment comparé à celui des modèles américains. La petite voiture voulie par Pierre Boulanger est promise à un grand avenir.
La 2CV au pays du fromage. Le succès de la "deuche" est immense et la demande explose. Seule au catalogue, la 2CV A est rejointe par une version utilitaire dénommée 2CV AU. Malgré de nombreuses qualités, un reproche revient constamment : la faible puissance. En 1954, Citroën revoit sa gamme. Elle commercialise un second modèle, la 2CV AZ, à l'équipement amélioré, notamment au niveau de l'arrière, avec deux clignotants, deux feu arrière, un moteur avec embrayage centrifuge et plus puissant. Hormis l'augmentation de puissance, la 2CV A gagne ces nouveaux équipements, l'unique différence entre les A et AZ résidant en la cylindrée, 375 cm3 pour la A et 425 cm3 pour la AZ.
Route à deux. Les 2CV A et AZ resteront au catalogue jusqu'en 1959. Souvent préférée, la AZ offre des performances correctes mais n'atteint toujours pas les 100 km/h. L'exemplaire ici illustré correspond au modèle AZ du début de l'année 1957. Il se reconnaît à sa capote descendant jusqu'aux feux (remplacée par une malle fermante dès juin 1957) et sa grande lunette arrière. 1957 est également l'année de sortie des AZL et AZLP. C'est à cette première que nous avons affaire ici. Il s'agit tout bonnement d'une AZ... de Luxe ! Par luxe, ne vous attendez pas à la climatisation, aux jantes alliage ou encore aux sièges en cuir. La définition de luxe est plus subjective et signifie une esthétique embellie et soulignée de chrome. Elle se repère aisément à ses baguettes et joncs en aluminium poli.
Luxueuse mais pas trop. La 2CV AZL améliore l'esthétique mais ne transcende pas l'originale. Elle conserve une unique teinte gris foncé et adopte les jantes couleur ivoire. Facile à conduire et plus puissante, son bicylindre ne développe que 12 chevaux tandis que le poids reste inférieur à 500 kg. Le rapport poids/puissance permet donc d'atteindre des performances correctes et globalement satisfaisantes. Si le chiffre du 0 à 100 km/h est resté vierge dans notre fiche technique, c'est tout simplement que cette vitesse n'est pas atteignable. Il faudra attendre des modèles plus cossus et mieux motorisés pour y parvenir. Rappelons tout de même que la belle a l'âge respectable de 58 ans. Avec l'AZL, le luxe est simplement visuel mais renforce le capital sympathie de cette Citroën atypique. Le public est comblé mais se détournera rapidement de la 2CV AZL. Pourquoi ? Parce que moins d'un an plus tard, l'AZLP apporte une malle fermante, plus pratique et sécurisante au quotidien.
Coquette. Bien que dérivant directement de l'AZ, l'AZL parvient à tirer son épingle du jeu et devient le modèle le plus apprécié des acheteurs. Elle évoluera de manière significative en 1959, augmentant les organes de sécurité, notamment en fixant les sièges sur le chassis et en disposant des bourrelets en mousse à plusieurs endroits dans l'habitacle. Mais la plus importante modification concerne la carrosserie, avec le Bleu Glacier désormais au catalogue, en alternative au Gris Acier. Les 2CV grises s'apprêtent ainsi à tirer lentement leur révérence. Mais pas la 2CV, qui continue son développement et son opération séduction.
Tout pour plaire. Au final, la 2CV n'avait rien pour plaire et c'est justement ce qui a fait son charme. La 2CV AZL conserve cette philosophie minimaliste mais comprend l'importance du design, et surtout l'embellissement pour séduire. Inévitablement, son succès est en demi-teinte, légèrement obscurci en interne par l'AZLP qui apporte ce qui lui manquait : une malle fermante. Car soyons franc, la 2CV AZL juqu'en 1957 n'a rien de sécurisant. La capote se détache simplement sur sa partie basse et tout peut y être subtilisé incognito. C'est probablement ce qui a conduit à son retrait progressif, remplacé en même temps que l'AZLP par l'AZA de 18 chevaux. Les jantes de la 2CV AZL n'ont changé que très légèrement dans leur conception, notamment au niveau des matériaux utilisés mais aussi dans le choix de la teinte, hochant du gris acier à l'ivoire en passant par le gris clair.
Simplement attachante. Personne n'aurait pu imaginer que la Citroën 2CV connaîtra un tel succès. Rien ne l'y prédestinait. Mais son concept visant la simplicité a payé. Proposée à un tarif attractif, elle a su redéfinir les standards en matière d'automobile en la démocratisant et la rendant accessible à tous. Modèle populaire, elle a su entretenir la flamme en évoluant par touche plus ou moins subtile et délicate mais toujours avec une philosophie intacte. Vendue pendant 41 ans, elle n'a jamais vraiment vieillie, hormis à la conduite qui demeure à l'ancienne avec un comportement déroutant au premier abord et une forte tendance au sous-virage.
Rare et chère. De nos jours, les 2CV regagnent de l'intérêt et cela ne semble pas prêt de s'estomper. Le modèle AZL demeure particulièrement recherché, surtout comme ici, avec une capote longue, plus dans l'esprit des premières 2CV. Pas chère à entretenir ni à rouler, elle compense par une côte bien supérieure au prix neuf de l'époque, aux alentours de 8 000 € pour un exemplaire en bon état et jusqu'à 12 000 € pour un modèle en état concours. Privilégiez une mécanique saine (notamment le chassis) puis la carrosserie.
Sur le marché de l'occasion, les 2CV AZ sont assez bien représentées. Plus rares, les AZL se trouvent à des prix élevés mais sont souvent en bon état et généralement restaurées. Quoiqu'il en soit, la 2CV est un excellent premier pas dans le monde de la voiture ancienne puisque malgré un prix d'achat assez haut, elle offre un entretien facile et pas cher. Véritable modèle coup de cœur, la 2CV AZL n'a pas fini de faire parler d'elle.
3 arguments |
3 contre-arguments |
Ligne embellie Charme incroyable Confort d'un très bon niveau |
Côte très haute Équipement chiche Coffre non fermant |
Référence article : AB35 • Version 3.1
AC12 * Austin Healey Sprite Mk1 "Frogeye" '58 - Palais-de-la-Voiture.com
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AB65 * Jaguar XK120 roadster '53 - Palais-de-la-Voiture.com
Quand on parle de prestigieuses Jaguar, la Type E arrive souvent en tête des sondages. Mais il y'en a une qui figure en bonne place aussi et qui profite d'une ligne à couper le souffle. Elle, c'est
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DB HBR5 "Camionnette" Le Mans '59 . L'année 1959 pour DB Panhard aux 24 heures du Mans fut difficile. Sur les 7 voitures engagées (8 à l'origine !), seules 2 franchissent la ligne d'arrivée. Il...
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