Le 17 Mai 2017, par Thomas DROUART
Chez Palais de la Voiture, nous aimons bien les petites sportives pleines de caractère. Alors, nous ne pouvions qu'adorer la Mégane 3 RS. Nous avions vu la Trophy-R et la Clio 4 RS Trophy, voici maintenant un modèle de 2014, l'une des dernières phase 2, dotée du redoutable châssis Cup. La sportive parfaite ?
Dimensions | 4,30 x 1,85 x 1,44 mètre | |
Poids | 1 387 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 6 rapports | |
Transmission | Traction + autobloquant | |
2.0 litres turbo 4 cylindres en ligne 265 chevaux 360 Nm | 0 à 100 km/h | 5"8 |
Vitesse max. | 243 km/h | |
Consommation | 8,2 L / 100 km | |
Côte moyenne | 23 000 € |
Mais quelle gueule ! Chez Renault, on ne plaisante avec la notion de sportivité. La Mégane 3 RS en est la parfaite illustration. Le style est agressif, les performances saisissantes et le châssis est incisif à souhait. Rendez-vous était donné à Grégory, le long d'une nationale, pour un shooting de sa sportive au losange. Robe noire, coutures rouges et une sonorité rauque à souhait, qui trahit une ligne modifiée. Commençons par un tour de cette belle Française. Tout d'abord, le style divise. La Mégane 3 coupé, on l'adore ou on la déteste. La donne change toutefois lorsque la combinaison de lettres "RS" vient sublimer l'avant et l'arrière. Notre exemplaire est l'une des dernières phase 2 (2012 - 2014), on la différencie de la phase 1 (2009 - 2012) par de menus détails. Le plus visible, ce sont les LED des feux de jour, plus larges, mais aussi les nouveaux designs de jantes. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?
Le style reste donc musclé, avec un parechoc assez proéminent, bien ajouré et surtout avec cette lame. Le pack RS Design Rouge lui donne des couleurs et renforce le côté agressif. Le profil est plus aussi bien dynamique, avec un spoiler de toit, des jantes en 18 ou 19 pouces, d'imposants disques de freins et puis ces bas de caisse profilés. Venons-en aux choses concrètes. La Mégane 3 RS est née initialement avec 250 chevaux sous le capot. Une puissance déjà généreuse, qui a mué vers 265 canassons pour les exemplaires de la gendarmerie, ainsi que les versions Trophy. La phase 2 équipée du châssis Cup est donc l'héritière de la Trophy. Pour autant, cette Mégane RS Cup ne renie pas le confort, bien au contraire. C'est même une savante alliance entre l'aisance et la performance. Que demander de plus ?
Après le plumage, le ramage. Le châssis des modèles Renault Sport a toujours été une merveille. La Mégane 3 RS n'en déroge pas. C'est une voiture très équilibrée dans son comportement, sécurisante à conduire grâce notamment au différentiel à glissement limité qui permet d'accroître les vitesses de passage en courbe (réservé aux Cup). Alors forcément, le comportement est très dynamique, pourvu que l'on monte dans les tours. En revanche, Renault s'est montrée pingre concernant la sonorité, relativement discrète d'origine. C'est pourquoi le propriétaire de cette belle RS noire a opté pour une ligne inox. Les vocalises sont rauques et bien plus adaptées à une sportive. En mode sport, on en profite encore plus. Car oui, quatre modes de conduite sont proposés. De base, "seuls" 250 chevaux sont disponibles, les 265 canassons n'étant accessibles qu'en optant pour le mode de conduite le plus dynamique.
À l'aube des années '10, la gamme RS est alors bien structurée, avec une Clio atmosphérique et une Mégane suralimentée. En 2012, tout change puisque les deux sont équipées de turbo. Pour conserver sa supériorité, le 4-cylindres de la Mégane 3 RS gagne les 15 précieux chevaux pour en atteindre 265. Sur le papier, cela se traduit par une petite amélioration des performances, notamment en reprises et en accélérations pures. La boîte manuelle, bien étagée, transmet parfaitement la puissance. Quant au freinage, son propriétaire lui reproche un manque de mordant, notamment par rapport à son ex Clio 3 phase 2 RS. Les imposants disques ventilés à l'avant seraient donc perfectibles, tout comme les rutilants étriers rouges, qui supporteraient un piston supplémentaire. Toujours est-il que la belle demeure une voiture équilibrée et complète : un bon compromis entre passion et raison. Et on sait à quel point ces deux noms sont difficiles à conjuguer !
Si une seule mécanique est proposée sur la Mégane 3 RS phase 2, trois finitions étaient possibles. La première, RS, constituait une belle entrée de gamme, enrichie au niveau de l'équipement par la version Luxe, tandis que la Cup misait avant tout son châssis. À bord, on y trouve d'élégants baquets Recaro, cernés de cuir et habillés de surpiqûres jaune Sirius. Ce dernier, on le retrouve sur le haut du volant, sur les ceintures et texturé sur l'assise des sièges. S'agissant d'un modèle de 2014, le RS Monitor - qui nous plaît toujours autant - prendre place sur le tableau de bord. Il permet notamment d'analyser en temps réel la charge du turbo, la puissance utilisée, le couple et bien d'autres paramètres. Gadget pour certains, indispensables pour d'autres ! On s'y sent bien à bord de cette Mégane RS de troisième génération. L'assise est excellente, le maintien très bon. Ceux qui l'utilisent au quotidien reprocheront peut-être la visibilité arrière...
Revenons maintenant sur l'antre de cette Mégane RS : son moteur. Référencé F4RT, le 4-cylindres 2.0 litres développe 265 chevaux (en mode sport) pour 360 Nm de couple. Si la conception n'a pas évolué depuis 2009, on notera l'arrivée du Stop&Start, permettant de faire l'impasse sur l'injection directe, mais aussi la boîte, qui tire plus long, toujours dans l'optique de réduire son impact sur l'environnement (d'après le gouvernement). Même si la masse totale est proche de 1,4 tonne, la belle s'en sort remarquablement bien. Le 0 à 100 km/h ne demande que 6,8 secondes, tandis que les reprises sont bonnes à tous les régimes. La version Cup dispose également de l'autobloquant, d'amortisseurs plus durs et de barres antiroulis modifiées. L'agilité, c'est donc son fort. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les records de temps sur le circuit du Nürburgring, en Allemagne. La Mégane 3 RS Trophy (265 chevaux également) a réussi l'exercice en moins de 8 minutes et 8 secondes. C'est mieux qu'une Audi RS4 (B7) et qu'une Viper GTS !
Malgré une sonorité trop aseptisée de série, la ligne inox montée par le propriétaire de cette Mégane 3 RS lui donne davantage de caractère. Les accélérations sont franches et la tenue de route donne la sensation d'être aimantés à la route. Dans la catégorie des bombinettes de 250 à 300 chevaux, la Française s'impose devant bon nombre. Contrairement à certaines, la polyvalence souffre quelque peu de l'absence d'une déclinaison 5 portes et/ou break. Chose que corrigera la quatrième génération de Mégane RS.
Venons-en aux informations un peu plus terre-à-terre. Neuve, la Mégane 3 RS phase 2 Cup était vendue à partir de 33 500 €. Une somme proche de celle de ses concurrentes. À l'époque (pas si lointaine, j'en conviens), elle était fréquemment citée comme étant "la meilleure traction du marché". Cette citation a été recueillie par nos confrères de l'Automobile Sportive, directement chez Koenigsegg ! Sur le marché de l'occasion, il faut compter entre 20 et 25 000 €, suivant l'état et les options. Inutile de préciser qu'un exemplaire comme celui-ci partira dans la fourchette haute : la liste d'options est longue comme un discours de politicien avant une élection ! Quant à la consommation en cycle mixte, elle s'établit aux alentours de 8 litres aux 100 kilomètres en cycle mixte en étant raisonnable. Le cas échéant, la valeur peut doubler sans trop de difficultés !
Ligne réussie Caractère du 4-cylindres Très polyvalente |