Le 16 Mars 2015, par Thomas DROUART
En quête de la perfection, Ferrari produit à partir de 1984 la Testarossa. Symbiose du passé, elle aguiche bon nombre de passionnés au point de devenir durant les années '80 l'une des voitures les plus désirées. Enzo Ferrari disait que "la meilleure Ferrari sera la prochaine". La successrice de la BB 512 a t-elle suffisamment d'atoûts ? La F40 ne l'a t-elle pas quelque peu effacée ?
Modèle | |
Moteur | 4.9 V12 390 chevaux |
Dimensions | 4,48 x 1,97 x 1,13 mètre |
Masse | 1 506 kg |
Commercialisation | 1984 - 1991 7 177 exemplaires |
Côte moyenne | 100 000 € |
0 à 100 km/h | 5"2 |
Vitesse max | 290 km/h |
Consommation | 25,0 l/100 km |
Date et lieu | 14 mai 2014, Le Mans |
Demandez à un néophyte de vous citer un modèle de Ferrari... La Testarossa devrait arriver dans le trio de tête. Née en 1984, elle succède à la BB 512, un modèle mythique dans la lignée des sportives Ferrari à moteur Flat-12. La Testarossa en reprend donc les ingrédients. Voulant démontrer tout son savoir-faire, Ferrari fait appel à PininFarina pour habiller sa nouvelle supercar. Il faut qu'elle soit la meilleure, la plus belle et la plus exclusive. Et pour collectionner les superlatifs, le nom devait être à la hauteur. Finis les séries chiffrés, place à Testarossa, un nom italien faisant écho à la couleur des têtes des culasses. Cette fois, la piste n'est plus l'objectif principal, c'est sur route que veut s'imposer la nouvele-née de Maranello.
À sa sortie en 1984, la gamme Ferrari se compose de la 412, coupé 2+2 à moteur V12 avant, 328 GTB et GTS, Mondial (version 2+2 de la 328) et donc de la Testarossa. La célèbre F40 s'ajoutera à la gamme dès 1987. Mais en attendant son arrivée, la Testarossa y joue un rôle statutaire. Le succès est immédiat à sa présentation : sa ligne est fluide et travaillée, avec des proportions impressionnantes (près de 2 mètres de large). Les phares escamotables, typiques de cette décennie sont présents. Le profil est musclé, agressif et retranscrit à la perfection les performances dantesques que la belle italienne peut distiller. Les lignes fuyantes de l'arrière s'achève sur un arrière subtilement dessiné que nous aurons l'occasion de voir après.
Durant sa carrière, la Testarossa a eu l'occcasion d'évoluer à plusieurs reprises. Ainsi, les premiers exemplaires, de 1984 à 1985 se reconnaissent à leur unique rétroviseur extérieur, placé sur la partie supérieure tandis que dès l'année suivante, un rétroviseur passager apparaît. En 1987. C'est en 1988 que l'une des modifications les plus importantes intervient. Les jantes perdent leur écrous centraux au profit de cinq boulons par roue. Cela facilite le changement de jantes. Peu d'exemplaires allant sur circuit, l'écrou central n'était pas justifié. Les jantes de 16 pouces arborent un design simple et inspiré de celui de nombreuses Ferrari. La Testarossa jouit d'une tenue de route très correcte, même à haute vitesse tout en se passant d'aileron. Le freinage est puissant et les accélérations plutôt franches !
Les ailes arrières profilées et aérées permettent au 12 cylindres à plat de ne pas surchauffer. Installé pour la première fois en position centrale arrière, il s'inspire des modèles de compétition. Le centre de gravité bas combiné à une bonne répartition des masses induit une tenue de route saisissante. Et les accélérations ne sont pas en reste puisqu'avec le 0 à 100 km/h en 5,2 secondes, la Lamborghini Countach ne faisait guère mieux dans sa version P400. Rajoutons à cela que les 390 chevaux de la Testarossa sont bien présents. Réduction des émissions polluantes oblige, ce sont quatre arbres à cames et 48 soupapes que l'on retrouve sous le capot arrière. Pas brusque, les 12 cylindres s'animent dans un vombrissement délicieux, concert unique qui s'explique par la disposition du bloc moteur. Comment résister ?
Vraie Ferrari, la Testarossa arbore une philosophie particulière, sorte de préambule à la F40 qui poussera le phénomène à la limite de la caricature : l'habitacle. Dépouillé, la Testarossa n'accueille que deux personnes dans un style sportif. Les baquets en cuir offrent un maintien mitigé tandis que le volant et la commande de boîte, en plastique dur, sont plutôt rustiques. Mais peut-on en vouloir à cette belle italienne dont la vocation primaire est de donner du plaisir à son conducteur ? À l'image de la F40, le conducteur et son passager sont aux premières loges du concert du fabuleux V12, placé juste derrière, dont quelques vibrations en sont perceptibles.
À l'arrière, les différentes avec la BB 512 sont nombreuses. Les feux sont désormais masqués par une grille noire qui fait écho aux latérales et qui seront repris sur la 512 TR, qui remplacera la Testarossa en 1991. Autre atoût de cette Testarossa : une belle polyvalence. Car malgré son V12 de 390 chevaux qui peut sembler brutal, il n'en est rien. La belle sait se montrer docile dans une circulation urbaine autant qu'elle peut titiller le taureau de Sant'Agata Bolognese. Vendue 1 000 000 FF en 1984, son prix atteint 1 170 000 € en 1991 lors du décès de sieur Enzo Ferrari. Le prix pour accéder à cette Testarossa érigée à l'état de mythe. Sa popularité ne s'est jamais essouflée.
Tirée à 7 177 exemplaires, la Ferrari Testarossa n'est pas rare et l'offre est importante et plus fournie que pour une F40. La côte moyenne est établie aux alentours de 100 000 € pour des exemplaires en bon état. Mieux vaut être méticuleux et sûr de soit car l'entretien est couteux. Mieux vaut également fuir les exemplaires déjà accidentés car le chassis tubulaire risque fortement d'en avoir gardé des séquelles. Comptez également une consommation moyenne tutoyant les 25 litres aux 100 kilomètres. Mais à côté de cela, vous avez l'une des plus belles productions de Ferrari a portée de main (et de portefeuille). Une usine à plaisir et à sensation qui a pour vocation première de vous donner le sourire...
3 arguments |
3 contre-arguments |
V12 magistral Performances Comportement |
Entretien Consommation Finition intérieure |
Référence article : AD04 • Version 3.1
AB22 * Ferrari 328 GTB '85 - Palais-de-la-Voiture.com
La Ferrari 308 se retire en 1985 et c'est la 328, à la cylindrée poussée qui prend la relève. Esthétiquement, peu de changements... Car ces derniers sont surtout en profondeur. Mais alors, la ...
http://www.palais-de-la-voiture.com/2014/10/ab22-ferrari-328-gtb-85.html
AF54 * Ferrari BB 512 - Palais-de-la-Voiture.com
Ferrari BB 512 . A la fin des années '60, les moteurs des GT sont placés en position centrale. Ferrari y vient en 1971 avec la 365 GT4 puis en 1973 avec la &Berlinetta Boxer& 512 ! Cette dernièr...
http://www.palais-de-la-voiture.com/article-af54-ferrari-bb-512-107571846.html
AD06 * Ferrari 328 GTS - Palais-de-la-Voiture.com
Ferrari 328 GTS Digne descendante de la 308 dont elle reprend certains éléments, la 328 GTS a été tirée à plus de 6 000 exemplaires. Marque Ferrari Modèle 328 Version GTS Moteur 3.2 V8 270ch...
http://www.palais-de-la-voiture.com/article-ferrari-328-gts-63714336.html