Le 22 Septembre 2015, par Thomas DROUART
Dans les années '50, la firme italienne Vespa est au mieux de sa forme. Ses scooters atypiques connaissent un succès grandissant et incite la marque à se diriger vers un nouveau secteur : celui de la petite voiture. Pourquoi un tel intérêt pour ce secteur ? Que vaut la Vespa 400, unique voiture de la gamme ?
Modèle | |
Moteur | 393 cm3 2 cylindres en ligne 12 chevaux |
Dimensions | 2,85 x 1,27 x 1,25 mètre |
Masse | 380 kg |
Commercialisation | 1957 - 1961 29 127 exemplaires |
Côte moyenne | 12 000 € |
0 à 100 km/h | / |
Vitesse max | 93 km/h |
Consommation | 8,1 l/100 km |
Date et lieu | 8 août 2015, Mayenne |
Historique. En 1946, Piaggio crée Vespa, un modèle de scooter au style inédit, avec de belles courbures afin de succéder à la production d'avion. Ce deux roues se veut moderne et économique. Le Piaggio Vespa a pour caractéristique de posséder une boîte de vitesse, une fourche monobras et le moteur placé directement sur la roue arrière. Proposé avec une cylindrée de 98 cm3, il connaîtra son essor dans les années '50, faisant de ce constructeur la référence. Pour l'Italie, berceau de la marque, c'est l'effervescence et le petit scooter coloré serpente de plus en plus les rues. Les points de vente se dispersent dans le monde entier, dont les États-Unis. Symbole de liberté et de mobilité, le Vespa est le scooter que tout le monde veut, on le voit notamment très souvent au cinéma.
La surprise. En 1957, c'est avec surprise qu'est dévoilée une automobile Vespa. La 400 se caractérise par des dimensions très compactes (2,85 mètres de long) et vient concurrencer les mini-voitures, comme les Fiat 500 et BMW Isetta, dont le succès dépasse les espérances. Afin d'anticiper de nouveaux besoins, c'est donc vers les 4-roues que la marque italienne se dirige. Mais rapidement, Fiat entend parler du projet Vespa 400 et envisage de faire avorter le projet de Piaggio. Tous les équipementiers travaillant également pour Piaggio sont donc menacés de voir leur commande de Fiat annulées. La Vespa verra quand même le jour et s'exporte rapidement, notamment en France où elle arrive dès septembre 1957. L'accueil est excellent et la belle s'impose comme une étonnante alternative à la 2CV ! Malgré que la Vespa 400 ne comprenne que deux places.
Toute mignonne. La ligne de la Vespa 400 séduit un public féminin mais aussi masculin. Ses formes toutes en douceur plaisent. Il s'agit d'une micro tri-corps de moins de trois mètres de longs et pouvant embarquer quatre personnes à bord. Le minuscule capot avant laisse présager bien peu de place pour les grands gabarits mais il n'en est rien ! Comme pour les scooters, le moteur est à l'arrière et la partie avant est intégralement dégagée pour laisser de l'espace au conducteur et à son passager. C'est notamment pour cette raison que le capot ne s'ouvre pas. Sur cette minivoiture où règne élégance et minimalisme, tout a été revu à l'essentiel. Les dossiers de sièges ne sont pas rembourrés dès le départ. Il faudra attendre des évolutions successives, comme en 1958 avec la partie haute des sièges rembourrée, des pare-chocs en inox et un mélangeur automatique huile-essence, en 1959 avec les vitres coulissantes, des pare-chocs enveloppants (dont fut équipé notre exemplaire) et les feux de direction disposés sur les ailes. Depuis 1960, les exemplaires reçoivent une nouvelle gestion pour la carburation pour économiser du carburant.
Objet de désir. Prometteuse, les ventes s'essouflent dès 1959 après seulement deux années de production. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, la consommation en cycle mixte excède les 8 litres aux 100 kilomètres, ce qui demeure bien supérieur à la Fiat 500. Il y avait aussi le problème que les Vespa 400 étaient vendus dans le même point de vente que les scooters qui propagea l'image d'une mobylette à quatre roues, une image assez peu flatteuse. Et il y eut aussi un phénomène de jalousie de la plupart des concurrents, dont Citroën, qui proposait de réduire à quelques semaines seulement la livraison d'une 2CV neuve quand un client hésitait entre cette dernière et une Vespa 400. Malgré qu'elle soit désirable et esthétiquement réussie, le contexte et la concurrence ne lui étaient pas favorables et après 4 ans de commercialisation, l'usine de Fourchambault est alors fermée et vendue à Simca pour la production de ses camions. Mais l'engouement pour la 400 continuera avec une côte haute et souvent même supérieure au prix d'achat seulement quelques années après la fin de sa production. Il faut dire qu'avec moins de 30 000 exemplaires produits, la belle petite italienne peut se faire désirer !
Minimoteur. Nous l'évoquions plus haut, tout est minimaliste sur la Vespa 400. C'est le cas des roues avec un diamètre de 10 pouces et de minuscules freins à tambour. Mais sous le capot arrière, le moteur affiche une cylindrée de 393 cm3, c'est certes peu mais légèrement plus que la 2CV A de cette même époque. La puissance de 12 chevaux suffit à déplacer correctement la petite voiture, puisqu'avec seulement 380 kg sur la balance, le rapport poids/puissance n'a rien de ridicule. La boîte de vitesse manuelle à trois rapports (et même 4 pour le dernier millésime) fait correctement son travail. La vitesse de pointe atteitn 93 km/h. En 1960, le carburateur est modifié et permet de grimper à 14 chevaux. Mais plus que le gain de puissance, c'est la réduction de la consommation qui a motivé cette évolution.
Spartiate. Avec des dimensions aussi contenues, l'intérieur de la Vespa 400 est assez exigü mais demeure tout de même assez habitable. L'espace dégagé pour les jambes à l'avant procure une assise confortable. Au besoin, les sièges peuvent être repliés, quant à la roue de secours, elle se situe sous le siège passager. La Vespa 400 conserve un équipement très minimaliste mais correct pour l'époque, avec des suspensions indépendantes aux 4 roues et des amortisseurs hydrauliques. Stricte découvrable, elle permet même à des adultes de prendre place sur les sièges arrières, disposés à quelques centimètres seulement du bi-cylindre.
De luxe. Deux modèles composent la gamme Vespa 400 : la Tourisme et la Luxe. Les deux sont très similaires sur le plan esthétique mais se différencient à l'intérieur par la présence d'un compte-tour sur la version Luxe ainsi que par celle d'un avertisseur route et ville. Les commandes sont également présentes derrière le volant, ce qui facilite leur maniement. En revanche, les modifications s'arrêtent là. Il faudra attendre la très rare version Grand Tourisme de 1961 pour voir la Vespa 400 dotée de la fameuse boîte manuelle à quatre rapports. Jolie et bien conçue, le public la délaisse malheureusement et pousse vers la sortie celle qui n'aura jamais de descendance. Rappelons qu'à cette époque, les carrosseries tricorps sont progressivement remplacées par les bicorps, jugées plus modernes. Et si Vespa n'avait pas choisi la bonne ligne ?
Attachante. Il n'en reste pas moins à la Vespa 400 qu'un certain art de vivre, la possibilité de rouler cheveux au vent dans une voiture à la ligne attachante. Vendue massivement durant un laps de temps réduit, elle fut un objet de mode qui s'est rapidement estompé. À l'heure où le vintage n'a jamais été aussi tendance, les Vespa 400 voient leur cote revue à la hausse, avec des exemplaires en bon état restaurés qui peuvent s'échanger de 8 à 15 000 € suivant la configuration, l'authenticité et l'entretien. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne passe pas inaperçu et que sa bonne bouille fait l'unanimité.
Pour qui cherche une voiture ancienne pleine de charme, pas trop encombrante et assez économique à l'entretien, la Vespa 400 est très certainement un excellent choix. Minimaliste mais confortable, elle s'est forgé sa propre catégorie, à contre-courant des Citroën 2CV et Fiat 500 qui ont voulu lui faire la peau à plus d'une reprise. Vous avez environ 12 000 € pour une voiture pleine de charme qui plaira tant à Madame qu'à Monsieur ? Craquez pour la Vespa 400.
3 arguments |
3 contre-arguments |
Ligne unique Confort Habitabilité correcte |
Consommation élevée Cote élevée Habitacle minimaliste |
Référence article : AB30 • Version 3.1
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