Le 13 Mai 2015, par Thomas DROUART
Alors que BMW triomphe avec ses Mini et que Renault et Citroën sont au sommet de leur forme, Ford décide de miser sur la catégorie supérieure en proposant une berline, certes plus onéreuses mais parée à traverser l'atlantique pour s'imposer un peu partout dans le monde. Que vaut cette ancêtre de la Mondeo, qu'est la Cortina GT ?
Modèle | |
Moteur | 1.5 4 cylindres en ligne 85 chevaux |
Dimensions | 4,28 x 1,59 x 1,44 mètre |
Masse | 782 kg |
Commercialisation | 1963 - 1966 |
Côte moyenne | 6 000 € |
0 à 100 km/h | NC |
Vitesse max | 148 km/h |
Consommation | 9,2 l/100 km |
Date et lieu | 18 avril 2015, Le Mans |
Resituons plus précisemment le contexte. Au début des années '60, les petites voitures se développent rapidement et jouent sur l'aspect séduction. La Mini prendra rapidement des parts de marché à ses concurrentes. Citroën est toujours au mieux de sa forme avec ses DS et 2CV et Renault n'est pas en reste. Sa Renault 4 est alors un modèle récent. Ford décide de cibler une autre clientèle en s'intéressant aux familles. Pour cela, la Ford Classique cède sa place à Cortina, un modèle au style bien dans l'ère du temps, avec une ligne certes classiques mais ponctuée de détails agréables à l'œil. D'abord nommée Consul Cortina, la berline américaine perdra le nom "Consul" dès son premier restylage en 1964.
À son lancement en 1962, la Cortina est proposée en trois carrosseries : coupé (Saloon), berline ou break (Estate). Ces trois versions permettent de toucher un public encore plus large. Et cela se fait naturellement. La Cortina attire l'œil par sa ligne travaillée et sa bande centrale qui dessine le flanc et dynamise la carrosserie. Cette même ligne traverse l'intégralité de la voiture et donne une impression de fluidité bien sympathique et moderne. Un seul moteur est alors proposé, il s'agit d'un 4-cylindres essence de 1,2 litres suffisant pour déplacer la berline de moins de 800 kg. En 1963, une autre motorisation arrive au catalogue, nommée GT. Cette première série de Cortina GT ne sera vendue que durant un très court laps de temps, le restylage étant imminent.
Le restylage est léger et concerne principalement la partie avant, avec une calandre plus imposante englobant les clignotants. L'exemplaire que nous vous présentons ici a bénéficié du restylage et date de 1964. Cette Cortina GT restylée offre 85 chevaux et des performances tout à fait honorables pour l'époque. Et à défaut d'être une véritable sportive, elle moue correctement cette berline. Une version développée en partenariat avec Lotus verra le jour en 1965, uniquement en coupé et proposera 105 chevaux. Quant à elle, la Cortina GT dresse un bilan positif en tant que berline dynamique. Les montées en régime sont rapides, la boîte de vitesse à quatre rapports atteints les 6 500 tr/m sans broncher !
La "Jaguar du pauvre" comme fut souvent appelée la Cortina n'a donc pas innové sur le plan mécanique, se contentant de mécaniques éprouvées et fiables, ce qui s'en ressent sur la consommation, excèdant les 9 litres aux 100 kilomètres. La tenue de route compense avec des suspensions dures et des pneus fins, entrainant de fréquentes pertes d'adhérences, surtout en temps de pluie où la vigilance est indispensable. La direction est légère et la Cortina GT braque bien. Le freinage est satisfaisant. Notre américaine, à partir de 1964, se dote de freins à disques à l'avant, améliorant sensiblement ses capacités sur ce point. Un bilan des performances de cette version GT ? Bien, mais pourrait faire mieux !
Le soin du détail sur la carrosserie est en revanche assez poussé. Outre les détails dont nous parlions en début d'article, on soulignera le jonc chromé qui se poursuit sur l'arrière et dont le "GT Cortina" prend place harmonieusement à 10 heures du feu arrière droit. Ce dernier prend la forme inversée du logo Mercedes et se compose en trois parties, dont le clignotant, pluôt ingénieux ! Dans l'habitacle, le constat est plus nuancé. Les assises avant sont suffisamment confortables et réglables mais ceux de l'arrière nettement moins. La longueur d'assise faible frustrera les grands gabarits autant les fessiers sensibles ! La visilibilité est bonne et les commandes complètes pour une berline de cette éqpoque ! On trouve même un témoin d'essence, un pour la pression d'huile, la température d'eau et même une montre. La climatisation à buse orientable est tout à fait correcte.
C'est donc sur l'aspect coup de cœur que la Cortina compte tirer son épingle du jeu. Tirée massivement, elle est retirée en 1966 après seulement quatre années de présence. La génération suivante améliore l'habitabilité en s'élargissant de six centimètres et en comblant les lacunes de la première génération. Mais le style en patit et vieillit moins bien que notre première génération qui, bien qu'ancrée dans les années '60, jouie d'un charme intact. Ses phares et feux n'ayant pas été reconduits sur la Cortina Mk2. Les Mk1 sont donc aujourd'hui assez recherchées, plus particulièrement les Lotus Cortina, les 1600 E, qui ont constitué le haut de gamme tant au niveau des équipements que des performances (92 chevaux) et enfin les 1500 GT.
En définitive, la Cortina n'a pas révolutionné l'automobile mais elle en a apporté un regard nouveau, grâce à un style bien à elle. Elle n'est pas parfaite ni médiocre mais fait tout correctement sans jamais exceller ni tomber dans la médiocrité. Suffisamment performante même avec quatre personnes à bord, elle s'affiche comme un bon compromis entre plaisir et raison. Rustique, le 4-cylindres a le mérite d'être fiable et de ne pas nécessiter un entretien trop coûteux. La Cortina ne finira sa carrière qu'en 1982, après quatre générations, laissant place à la Sierra, qui elle-même disparaîtra au profit de la Mondeo en 1993.
Oui, mais mieux vaut s'orienter pour un modèle post-1964 qui apporte les freins à disques à l'avant qui améliore sensiblement les distances de freinage. Les Cortina GT de première génération sont aujourd'hui très rares. Il est difficile d'estimer une côte précise qui influera très fortement suivant l'état. Mieux vaut privilégier un exemplaire à la carrosserie pas trop rongée et surtout complète, les pièces de carrosserie, comme les joncs ou certaines pièces se trouvant assez difficilement sur le marché de l'occasion. Bon courage dans vos recherches !
3 arguments |
3 contre-arguments |
Ligne réussie Équipement Performances |
Très rare sur le marché Moteur rustique Suspension sèche |
Référence article : AB33 • Version 3.1
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