Le 21 Août 2015, par Thomas DROUART
À l'aube des années '70, Peugeot souhaite redonner un coup de jeune à sa gamme. C'est ainsi que naît la 504 puis la 304, venant s'intercaler entre les 204 et 404. La version cabriolet S est le modèle plus puissant de la gamme, bien que n'affichant 74 chevaux. S'agit-il d'une simple 204 modernisée ou d'un modèle à part entière ?
Modèle | |
Moteur | 1.3 4 cylindres en ligne 74 chevaux |
Dimensions | 3,76 x 1,57 x 1,33 mètre |
Masse | 895 kg |
Commercialisation | 1973 - 1975 |
Côte moyenne | 4 000 € |
0 à 100 km/h | 13"5 |
Vitesse max | 160 km/h |
Consommation | 9,0 l/100 km |
Date et lieu | 8 août 2015, Mayenne |
Du neuf avec du vieux. En 1968, la Peugeot 504 remplace la 404 dans la gamme du constructeur sochalien. La 204, née trois ans plus tôt, connaît un succès réel mais montre une faiblesse : un coffre d'un faible volume. Peugeot s'attèle alors à revoir sa gamme dès 1969, en laissant la 204 au catalogue mais en lui adjoignant la 304. Pour les designers et ingénieurs, peu de libertés, il faudra se contenter de moderniser à bas prix la 204 et allonger la carrosserie, rien de plus. La 304 reçoit ainsi une nouvelle ace avant, plus moderne et des renforts de carrosserie, visible dans le coffre pour allonger la berline d'une quinzaine de centimètres. La ligne est ainsi plus fluide et élégante.
Recyclage en interne. Les pièces des 204 et 304 sont donc interchangeables et on imagine volontiers la frustration des designers qui n'ont pu agir que sur des détails sans grandes incidences. Sous le capot, rien ne change non plus hormis la cylindrée. Dès 1970, les coupés et cabriolets arrivent. Si le premier reçoit une ligne redessinée avec un hayon, le cabriolet 304 reste très proche du cabriolet 204. L'exemplaire que nous voyons ici est une version S. Cette dénomination identifie les modèles sportifs de cylindrée 1,3 litres. La puissance augmente grâce à l'ajout d'un carburateur double corps.
Sportive. Les version S se reconnaissent grâce à trois détails facile à repérer. La première, c'est la présente du "S" sur la malle arrière. Ensuite, il s'agit des jantes à 20 trous recouvertes généralement par un enjoliveur chromé. Ces dernières apportent une touche raffinée et abritent des freins à disque à l'avant uniquement. Les jantes demeurent d'un diamètre de 14 pouces, qui permet de préserver le confort.
Regard sombre. La version S s'identifie surtout à sa calandre noir mat et non plus avec les baguettes chromées. Les modifications opérées sur la calandre par rapport à la 204 ont consisté à affirmer les traits, gommer la forme ovale des phares et mieux redessiner les volumes et séparer les différents éléments constituant l'avant. Présentée comme une nouveauté alors qu'il ne s'agissait que d'un restylage, la 304 a toutefois connu - elle aussi - une carrière riche et des ventes nombreuses. Plus de 1,6 million de 204 ont été vendues et tout de même près de 1,2 million de 304.
Simple et élégante. Le cabriolet 304 jouit d'une ligne à la fois simple et efficace. Certes, elle n'est pas des plus originales ni des plus travaillées, mais elle offre tout ce que l'on peut attendre d'une découvrable : une ligne élégante, des sièges confortables, une capote en toile, un poids contenu et un moteur tonique à défaut d'être sportif. Cette livrée verte met bien en valeur les courbures de cette ligne. On se prête volontiers à s'imaginer en train de sillonner les petites routes de campagne tout en profitant de l'air frais, coude à la portière.
Typique. L'habitacle de notre 304 S est typique d'un modèles des années '70? avec des plastiques durs mais une certaine recherche d'esthétique et d'harmonie. Les contre-portes s'habillent d'un cuir moussé couleur fauve. Cette même couleur, reprise sur les sièges donne une unité et offre un retour dans le passé. Le restylage de 1973 apporte des compteurs ronds et même un compte-tour. En option, plusieurs finitions sont possibles sur le tableau de bord mais c'est sans aucun doute le Ronce de Noyer qui fut préféré. Les intérieurs en bois symbolisant le luxe et le raffinement. Il n'aurait dès lors manqué qu'un volant à pourtour en bois !
Invitation au voyage. Comme la plupart des anciennes, la 304 S offre des sièges moelleux où l'on peut encore s'enfoncer dedans. Un intérieur classique mais très confortable. Sous le capot, on découvre un 4-cylindres emprunté à la 304 "non S" mais aidé par un carburateur double-corps. La puissance cumine désormais à 74 chevaux. Les suspensions sont revues mais les 9 chevaux supplémentaires améliorent sensiblement les performances, grâce à l'emploi d'une boîte manuelle à 4 rapports. La vitesse de pointe atteint désormais les 160 km/h.
Libre comme le vent. C'est probablement sous son profil que la 304 se fait le plus appréciée. Une ligne fuyante qui la ferait presque passer pour une italienne et une combinaison de couleur typique d'une belle anglaise. Mais notre petit cabriolet est bien français. Il restera commercialisé jusqu'en 1975 et n'aura pas de descendance directe, la 305 n'étant proposée qu'en berline, break et fourgonnette.
Un plaisir simple. À mi-chemin entre les années '60 et '70, la 304 conserve un trois-quart arrière proche de celui de la 204. La carrosserie est identique est n'est pas rallongée, contrairement à la berline. Stricte deux places, la 304 cabriolet S s'échange aujourd'hui aux alentours de 4 000 €. Un bel exemplaire peut facilement doubler cette somme tandis qu'un modèle à restaurer peut se dénicher à moins de 1 000 €.
Appréciées à l'unanimité. Les Peugeot 204 et 304 disposent d'un véritable fan club. Très appréciées, des sites web et clubs leur sont dédiés ainsi que des boutiques spécialisées pour vous aider dans la restauration de votre belle. Pour se lancer dans la remise en état d'un modèle, la 304 est une très bonne base. Facile d'accès et profitant de pièces pas trop coûteuses, elle est une bonne entrée dans le monde de la voiture semi-ancienne.
Performante et bien équipée, la Peugeot 304 n'est certes qu'une 204 améliorée, mais elle s'avère être un modèle toujours dans le coup. Plaisante à conduire et à vivre, elle permet de voyager à deux dans un confort optimal. En prime, son entretien est aisé et peu onéreux. En occasion, elle se trouve sans grande difficulté à condition de ne pas être trop exigeant sur la configuration. Un exemplaire tel qu'illustré dans cet article est certes plus compliqué à dénicher mais ce n'est pas impossible.
3 arguments |
3 contre-arguments |
Intérieur de qualité Performances assez bonnes Ligne pas démodée |
Du neuf avec du vieux ! Manque d'exclusivité Consommation élevée |
Référence article : AA06 • Version 3.1
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