Le 29 Mai 2016, par Thomas Drouart
Les compactes sportives ont toujours eu la cote. Seat est de la partie en gonflant chaque année depuis 2014 la puissance de sa Leon Cupra. Avec 290 chevaux, elle s'impose parmi les ténors de la catégorie avec un argument supplémentaire : trois carrosseries au choix. Mais que vaut-elle vraiment ? La puissance est-elle pleinement exploitable ?
Dimensions | 4,23 x 1,81 x 1,42 mètre | |
Poids | 1 375 kg | |
Boîte de vitesse | Automatique, 6 rapports | |
Transmission | Traction + autobloquant | |
2.0 litres turbo 4 cylindres en ligne 290 chevaux 350 Nm 17 CV | 0 à 100 km/h | 5"7 |
Vitesse max. | 250 km/h | |
Consommation | 6,8 L / 100 km | |
Prix du neuf | 36 065 € |
Tramontana, Santana ou encore Hurtan, vous connaissez ? Probablement que non. Il s'agit pourtant d'artisans espagnols produisant leurs propres véhicules. Le marché automobile espagnol est en effet relativement pauvre puisqu'il ne comprend qu'un grand constructeur de voiture : Seat. Cet acronyme de Sociedad Española de Automòviles de Turismo a été créé en 1950. Rien de bien extravagant.
Il s'agissait de Fiat rebadgées et adaptées à la péninsule ibérique. Pourtant, il y a du potentiel ! Seule marque sur le territoire, les possibilités sont infinies mais bridées par Franco. À sa mort en 1975, le marché s'ouvre et Seat prend enfin son envol en réalisant ses propres modèles. La suite, on la connaît bien.
Des modèles à succès apparaissent tandis que le rapprochement ave le groupe VAG permet à la marque de se développer rapidement. Ses Ibiza et Leon ont même leur fan club. Pour la marque, c'est l'occasion d'aller de l'avant et de prendre quelques risques. Ce risque ? La mise au point d'un département sportif : Cupra.
La Seat Leon est un bon exemple du développement de la gamme. La première mouture disposait d'un design fade et assez impersonnel tandis que la seconde disposait d'un design plus audacieux, tutoyant le monospace tout en affichant une ligne résolument sportive. Quant à la troisième et actuelle, nous en avons ici la parfaite illustration.
Une compacte dessinée avec grand soin. Un regard agressif, une poupe tombant subtilement et une ligne de caisse haute et élégante. Il faut avouer bien reconnaître cependant que si cet exemplaire en robe blanche a un tel cachet, c'est parce qu'il s'agit de la version la plus exubérante et qui se résume en cinq lettres : Cupra.
La marque espagnole a poussé le concept assez loin en proposant une motorisation cossue sur sa Leon 3-portes, la 5-portes et même le break dont les papas pressés raffolent. Alors forcément, le succès est au rendez-vous. Mais Seat s'est fixé un challenge : tutoyer les ténors. Avec 265 chevaux d'origine, la Leon Cupra est grimpée à 280 et même 290 chevaux à l'automne 2015. Qui dit mieux ?
La Leon Cupra, initialement, développait 265 chevaux. Une puissance plus que confortable mais la concurrence se faisait de plus en plus rude. Ténor du segment, la Mégane RS venait de déployer une version de 275 chevaux tandis que la Focus RS culmine à plus de 300 chevaux. La Seat Leon Cupra mise avant tout sur son physique. Des pare-chocs largement plus ajourés, un regard ténébreux accentués par des phares à fond noir, un siglage dans la calandre et des jantes d'un beau diamètre.
Mais pour ceux qui veulent aller encore plus loin, il est possible de s'acquitter en option du Pack Sub'8. Les modifications concernent principalement l'esthétique, avec des jantes en alliage de 19 pouces, des freins Brembo, des bas de caisse profilés et des pneumatiques Michelin spécifiques.
Dans les faits, le système de freinage est plus incisif et les jantes allégés permettent d'économiser pas loin d'une dizaine de kilo, ce qui n'est pas négligeable. Ainsi parée, la Leon Cupra afficha un très bon temps de 7 minutes et 58 secondes sur le Nürburgring avant de se voir ôter le titre par la Mégane 3 RS Trophy-R.
Depuis la précédente génération typée monospace, la Seat Leon a beaucoup évolué. C'est désormais une silhouette dynamique qui la caractérise. Les étriers de frein rouges contribuent fortement à ce physique ravageur tandis que le toit ouvrant panoramique est un petit plus appréciable pour apporter de la luminosité dans l'habitacle.
Bien qu'elle reste une voiture espagnole, on ressent bien l'inspiration germanique à tel point que l'on pourrait trouver des liens de parenté avec la Volkswagen Golf. Là où c'est le plus flagrant, c'est bel et bien sous le capot. Nous le verrons après, puisqu'il s'agit d'un moteur directement emprunté à l'Audi S3. Avant d'aborder ce sujet, attardons-nous sur l'intérieur de cette Leon Cupra. De prime abord, l'ensemble est assez austère mais la marque a fait des efforts pour rendre l'ensemble plus vivant.
On découvre à l'avant des baquets bicolores en alcantara, avec une assise confortable et un bon maintien. L'ensemble fait bonne impression, les surpiqures sont fines et l'éclairage savamment travaillé avec des LED dans les contreportes. C'est certain, on n'est guère loin d'une Golf ou d'une A3. Un peu austère, mais avec une finition irréprochable une assise plutôt dure mais ergonomique.
L'ensemble aurait mérité un peu plus de couleurs, c'est certain. Deux transmissions sont proposées à la clientèle. La boîte manuelle à six rapports, cela va de soit, mais aussi la redoutable boîte DSG à double embrayage, qui rend les accélérations encore plus fortes et diminue légèrement la consommation.
C'est un choix à faire mais qui a le mérite de laisser libre court aux acheteurs, tant au niveau de la carrosserie que du choix de transmission. Et le tout, en se passant de moteur Diesel. Que du bon !
Comme ses compères allemandes, Seat a fait le choix pour son Ibiza Cupra de ne pas opter pour un allègement drastique. Le poids total demeure à peine inférieur à 1,4 tonne. Cela profite à l'équipement qui est assez généreux, offrant de série la climatisation automatique, la prise USB, les radars de stationnement,
les applications noir laqué dans l'habitacle et un système audio accueillant 9 hauts-parleurs et même un caisson de baisse incorporé. Avis aux amateurs, il est possible de pousser la personnalisation esthétique assez loin, avec des jantes en bitons orange et aluminium dont le rendu est assez subjectif. Si on peut tirer un premier bilan de cette Leon Cupra de 290 chevaux, c'est que l'extérieur est à l'image de l'intérieur : c'est rigoureux, bien assemblé et cela donne envie de voir la suite.
Passons sans plus attendre aux entrailles de la bête. Nous l'évoquions précédemment, c'est bel et bien un moteur d'Audi S3 que nous retrouvons. Ce même bloc qui équipe les Golf et Scirocco R. Autant dire qu'il a été largement éprouvé et que sa fiabilité n'est plus à démontrer.
Ce moteur affiche une cylindrée de 2.0 litres et dispose d'un turbo qui lui permet d'atteindre désormais 290 chevaux pour un couple total de 350 Nm. Décoiffant. Alors même si le poids reste un peu élevé par rapport à la concurrence, les performances n'en sont pas moins ébouriffantes. Le 0 à 100 km/h se fait en 5,7 secondes avec la boîte DSG 6. Quant à la vitesse de pointe, elle est fixée à 250 km/h. Les reprises sont elles aussi en nette hausse et jettent un pavé dans la marre des concurrentes.
Rappelons que la Leon Cupra fut la traction la plus rapide sur le célèbre tracé du Nürburgring. Il n'y a que la Mégane RS qui parvient à faire bien, notamment grâce à son châssis cup dont nous vantons bien souvent les mérites ici. Mais pour parvenir aux 290 chevaux, Seat a du opérer quelques changements. Ainsi les pistons ont été adaptés au nouveau taux de compression.
La culasse a aussi été revisitée afin d'émettre moins de rejets de CO2. Des modifications qui font que le couple demeure à 350 Nm, quel que soit le niveau de puissance. C'est notamment pour cette raison que la Cupra de 265 chevaux est toujours au catalogue du constructeur espagnol.
Avec une telle mécanique, Seat n'est pas partie de zéro avec sa Cupra. Les performances sont au rendez-vous. Le tout avec une sonorité travaillée, un brin rauque mais tellement agréable. Sur la route, pas de surprise. La plateforme est la modulaire MQB développée par Volkswagen il y a déjà quelques années. Un châssis rigide et bien construit mais nettement moins permissif que chez la marque au losange.
Plus légère qu'une Golf R, elle est aussi moins lourde que l'Audi S3. Les portes arrière ne rajoutent qu'une vingtaine de kilo par rapport à la version trois-portes, ce qui n'a aucune incidence sur les performances. La belle espagnole bénéficie dès lors de toute la technologie du groupe Volkswagen avec une double-injection et un autobloquant mécanique. La rigueur est toujours de mise avec un ESP assez peu permissif à moins de le déconnecter. Mais ce n'est pas grave.
La Leon demeure une très sérieuse proposition de compacte sportive. Elle se veut explosive par sa puissance et son comportement. Elle fait tout bien et manque de ce fait, de caractère, d'une identité qui lui est propre. Cette incroyable rigueur la faisant presque passer pour une Volkswagen. Ce qui n'est pas une insulte. Quant au Pack Sub'8, il appuie le freinage et permet de limiter les masses non suspendues. Le record sur l'Enfer vert a été réalisé avec ce dernier.
Vous l'aurez compris, si cette espagnole a tout d'une allemande, elle a un atout dans ses espadrilles : le poste du budget. En effet, à l'achat, la Seat Leon Cupra 290 coûte 33 915 € en version 3 portes et en boîte manuelle. Elle grimpe jusqu'à 37 215 € pour ceux opteront pour le break en boîte auto. Des tarifs inférieurs à ceux de la concurrence, surtout à ces niveaux de puissance et d'équipement.
Ajoutons à cela une consommation raisonnable inférieure à sept litres aux cents kilomètres en cycle mixte, rendue possible grâce au downsizing et à la suralimentation et nous obtenons une compacte survoltée et intéressante. Elle n'a pas l'agilité d'une Mégane RS mais elle compense par une puissance supérieure et pas moins de trois carrosseries différentes.
C'est bien simple : elle est la seule de sa catégorie à proposer une telle polyvalence. Alors que retenir de cette Leon ? Et bien qu'elle a la rigueur d'une allemande, la puissance d'une sportive mais le prix d'une française. Vu comme ça, le compromis est plutôt séduisant !
En bref, la Seat Leon Cupra 290, c'est le pot-pourri ultime. Elle correspond aux attentes des européens dans la recherche d'une voiture qui peut concilier passion et raison. Emmener les enfants à l'école en Leon Cupra break ? Pas de problème. Aller sur piste le dimanche ? Pas de problème. Surveiller sa consommation ? Pas de problème non plus.
Avec son bon équipement et son confort dans la très bonne moyenne, elle est facile à vivre et à conduire. Seat a frappé fort, c'est certain. Et bien que quelques composants sont empruntés ici et là, l'ensemble est vraiment saisissant. C'est bien simple, elle s'affiche assurément comme le meilleur rapport qualité/prix/équipement de sa catégorie. En plus, elle séduira même les amateurs de modèles un peu décalés grâce aux nombreuses options de personnalisation, qu'elles soient esthétiques et/ou mécanique, comme le Sub'8.
Performances Polyvalence Grande rigueur |
J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a bien prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 Type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert. |
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Thomas Drouart |