AB01 • Tesla Roadster 2.5 '10

Une sportive électrique... L'idée peut effrayer au premier abord et c'est Tesla, constructeur américain qui s'en est chargé dès 2006. Son Roadster dispose d'une base de Lotus Elise entièrement remaniée et d'une mécanique propre. Mais peut-on réellement parler de sportive sans la sonorité adéquate ? Les performances sont-elles au goût du jour ?

Fiche technique

La marque Tesla Motors voit le jour en 2003 à Palo Alto, en Californie. Elle se spécialise dès ses débuts dans la création et le développement de voitures électriques. Après trois ans de recherches intensives, notamment pour améliorer l'autonomie des batteries, elle présente en 2006 le Roadster. Il s'agit d'une base de Lotus Elise S2 dont la carrosserie a été passablement modifiée, lui offrant un style propre. C'est donc un modèle deux places qui est présenté. Toutefois, impossible de conserver le faible poids de l'Elise à cause du moteur électrique et des batteries. Lequel impute une masse totale de près de 1,4 tonnes.

La commercialisation du Roadster ne débute toutefois qu'en 2008, le temps de finaliser les derniers aspects. La première voiture sportive électrique au monde connaît une ascension timide. Dès 2009, le Roadster Sport vient la seconder. Et dès 2010, un restylage est opéré, dynamisant l'avant avec des ouïes sur les bords du pare-choc avant et un diffuseur à l'arrière. La version Sport bénéficie en prime de carbone sur la lame avant, les grilles d'aération du capot, le spoiler arrière et dans l'habitacle. De nouvelles jantes sont également proposées, en finition noire en option ainsi que de nouveaux coloris intérieurs et extérieurs.

Le Roadster restylé de 2010 est nommé 2.5. Il délivre 248 chevaux et le 0 à 100 km/h en 3,9 secondes tandis que la version Sport n'en demande que 3,7 secondes pour 292 chevaux. Les performances s'avèrent donc d'un bon niveau, avec le couple qui culmine à 400 Nm. S'agissant d'un modèle électrique, le couple est instantané, d'où des accélérations franches. La belle s'élance sous sourciller, dans un silence surprenant. Une pression sur le bouton "Drive" suffit à lancer le Roadster.

L'agilité reste néanmoins inférieure à celle de l'Elise dont elle dérive, à cause des 300 kg supplémentaires dûs à l'installation électrique. La batterie se recharge d'elle même grâce au freinage et à son système de récupération, particulièrement actif en ville. Vendue neuve à partir de 84 000 €, il semble légitime d'avoir un minimum d'exigence quant à l'autonomie. Et là, bonne surprise, elle est de 350 kilomètres, un bon score qui témoigne de plusieurs années de recherche dans les départements Tesla Motors. Il vous faudra disposer d'une prise spéciale pour recharger votre Roadster en revanche.

Faut-il sacrifier la sonorité envoûtante d'une voiture sportive sous l'aura d'une consommation faible ? La réponse est subjective. Car si la Tesla Roadster distille des sensations vraiment fortes, grâce notamment au couple disponible de suite et à un chassis sain, elle perd en charme à cause d'un poids élevé... et d'un silence que seul un bruit de turbine vient perturber. Hormis cela, le Roadster demeure une véritable avancée technologique et en tant que première sportive électrique, le pari est rempli et les 2 500 exemplaires n'ont eu peine à se vendre.

La Tesla Roadster est un modèle bien né et qui donne entière satisfaction pourvu qu'elle soit achetée pour des bonnes raisons. Oubliez l'idée qu'elle vous fera gagner de l'argent car elle ne consomme pas de sans-plomb. Son prix, qu'elle soit achetée neuve ou d'occasion, est largement supérieur à celui d'une Elise équivalente et il vous faudra rouler de très nombreuses années pour espérer la rentabiliser.
En revanche, pour qui cherche un modèle électrique, performant et abouti, le Roadster est pour vous. Il est possible de faire adapter vos prises 220 volt pour une recharge à domicile, à condition d'investir dans un cable spécifique, à près de 3 000 €.
 

Référence article : AB01 • Version 3.0