Le 4 Juin 2015, par Thomas DROUART
Au même titre que la Mustang, la Camaro joue dans la catégorie des Pony car, c'est en quelque sorte le low cost dans le domaine de la voiture sportive. Mais ce low-cost jouit d'une certaine qualité, d'un V8 généreux et surtout d'une ligne pas vomitive pour un sou. En 2013, la cinquième génération de Camaro est restylée... Mais qu'en reste-t-il ? Est-elle toujours intéressante financièrement et sportivement ?
Modèle | |
Moteur | 6.2 6 cylindres en ligne 240 chevaux |
Dimensions | 4,83 x 1,92 x 1,36 mètre |
Masse | 1 769 kg |
Commercialisation | 2013 |
Prix du neuf | 43 000 € |
0 à 100 km/h | 5"2 |
Vitesse max | 250 km/h |
Consommation | 14,1 l/100 km |
Date et lieu | 16 avril 2015, Tours |
Oubliez l'iPhone, l'iMac, la Bugatti Veyron ou encore le lave-vaisselle et retournons à l'aube dans les années '60. En même temps que la télévision couleur, l'automobile connaît de nombreuses évolutions. Quand certaines voitures collectionnent le chrome, d'autres veulent offrir des sensations fortes. Elles, ce sont les pony cars, ces modèles sportifs à prix compétitifs et légèrement moins puissants que les muscles cars. Cette première catégorie comprend notamment les Ford Mustang et Chevrolet Camaro dont les premières moutures datent de 1964 et 1967. C'est de la Camaro dont nous parlerons aujourd'hui.
La Camaro se forge ainsi une image forte au sein de la gamme, en dessous de la Corvette mais pas effacée par cette dernière. Proposée avec des motorisations L6 ou V8, elle obtiendra rapidement l'attrait du public et séduit un public assez large. Elle évoluera sur une seconde génération au style bien dans les années '70 avec des lignes agressives mais assez arrondies avec une ligne de caisse bien horizontale avant d'aboutir sur une troisième génération qui bannit les arrondis avec des lignes très acerbées. La quatrième génération paraît presque sage avec une ligne douce tout en augmentant intensément les performances. Quant à la cinquième et actuelle version, tout a été revu de A à Z. Alors qu'il était difficile de percevoir une ligne conductrice entre les différentes versions, la Camaro V veut renouer avec le passé et arbore ainsi une esthétique néo-rétro efficace... Et passablement agressive.
La Camaro V, dont la commercialisation débute en 2010. Elle est rapidement popularisée par sa présence dans "Transformers" où le concept de cette Camaro y incarne Bumblebee. Le public est sensible à cette ligne novatrice mais qui n'est pas sans rappeler celle de la première génération de Camaro. Fin 2013, c'est l'heure du restylage pour la Pony car des temps modernes. La Mustang étant toujours en pleine forme, l'américaine à croix jaune se doit d'évoluer. Les changements sont toutefois assez subtils mais suffisant pour lui assurer une carrière pereine. On notera une nouvelle calandre et de nouveaux blocs optiques, plus fins et donc plus agressifs ainsi qu'un capot moteur fortement bosselé pour abriter le traditionnel V8.
La Camaro a ainsi pu s'exporter partout dans le monde avec un avantage coup-de-massue indéniable : un prix d'attaque fixé à 40 000 €, largement en-deça de ce que peut faire la concurrence. Mais à ce prix, les journalistes trouvent rapidement critiques à formuler : la consommation est élevée, le poids aussi et la finition intérieure effraierait tout possesseur d'Audi. La version restylée que nous avons ici a augmenté ses tarifs, avec un ticket d'entrée à 43 000 € pour la version coupé et 48 000 € pour le cabriolet. À cela, il faut ajouter l'impitoyable malus écologique qui impose 8 000 € supplémentaires... Mais pour ce tarif, on obtient un modèle à la ligne incroyable, sportive, racée et difficilement critiquable !
C'est bien l'avant qui a reçu le plus de modifications, en redessinant tout pour une meilleure harmonie. Il paraît donc légèrement moins massif de prime abord, avant que l'on aperçoive le capot. Sous ce dernier, on retrouve le 6.2 V8 de la Corvette C6 avec une puissance de 432 chevaux, soit seulement 5 chevaux de moins que la grande sœur. Un bon V8 atmosphérique, le rêve américain en somme... Mais cela se paie malheureusement rapidement. En effet, ce blog n'est pas des plus légers et la Camaro joue les trompe-l'œil en simulant une fausse compacité. Avec plus de 4,8 mètres de long et un huit-cylindres proéminents, le poids dépasse les 1,7 tonnes. Sans surprise, les performances sont atténuées et les sensations quelques peu gommées. Et c'est bien dommage car le V8 ne demande qu'à communiquer sa vitalité au conducteur !
De série, la Camaro V est chaussée en 20 pouces, une monte très généreuse qui impressionne et renseigne sur le gabarit de la bête. Les quatre freins à disques ventilés sont toutefois légèrement à la peine, à cause du poids élevé notamment. Le V8, à l'instar de la Corvette, est très démonstratif passés 4 000 tr/m. Les accélérations sont franches, presque brutales et on ressent alors pleinement les 569 Nm de couple. La boîte de vitesse manuelle à 6 rapports n'est pas très réactive et les adeptes de passage éclair devront s'y contraindre. Une boîte automatique est aussi proposée, réduisant la puissance à 405 au lieu de 432 chevaux. La sonorité rauque contribue au plaisir offert par la Camaro. La consommation grimpe vertigineusement au fut et à mesure que l'on augmente dans les tours, avec 14 litres aux 100 kilomètres en cycle mixte. Un nombre qui peut facilement doubler si sollicitation.
Les américaines sont souvent critiquées pour leur finition intérieure désastreuse. Avec la Camaro V, la tendance ne s'inverse pas mais les progrès sont réels, les assemblages sont beaucoup plus rigoureux et bien moins ternes qu'il fut un temps. Et pour le pléonasme Américaine-Sportive de ligne droite, il n'est plus fondé. La Camaro V dispose d'une mécanique moderne et aboutie avec des suspensions à géométrie multibras. Un système permet de déconnecter 2 ou 4 cylindres et ainsi réduire les consommations. Ce que l'on retient, c'est que la Camaro s'est embourgeoisée avec un poids revu à la hausse mais une modernisation assez profonde, qui découle sur un intérieur de bien meilleure qualité. Et pour les septiques, le côté un peu brut de décoffrage d'une américaine ne contribue-t-il pas à son charme ?
À l'arrière, finis les feux biscornus à double-biseau de la Camaro V de 2010 ne sont pas conservés, il s'agit maintenant de feux au design plus classiques mais aussi plus agressifs, donnant un aspect plus statutaire à cette version restylée. On a du mal à croire qu'il s'agit d'un modèle à peine plus de 40 000 € avec un équipement aussi riche : jantes 20 pouces, climatisation, sièges sports en cuir, chauffants et réglables électriquement, radio CD, régulateur de vitesse, connectivité Bluetooth, prise USB, phares à allumage automatique... En France, seule une finition et motorisation sont proposées afin de pouvoir proposer un tarif plus souple. Nul doute qu'une version V6 l'aurait épaulée et aurait engrangé des ventes supplémentaires.
En définitive, ce restylage apporte à la Camaro un regard plus affirmé et une ligne encore plus sportive. Sous le capot, rien ne change, mais y'en avait-il besoin ? Certes, nous aurions apprécié une petite cure d'allègement qu'aurait pu justifier les 3 000 € supplémentaires. En revanche, son prix d'achat en fait toujours un modèle très compétitif avec pour seule concurrente la Ford Mustang, dotée d'une philosophie similaire. Le choix se fait donc en fonction des goûts et des couleurs, les deux modèles étant globalement équivalents, avec des qualités et défauts assez proches. Ces deux sportives constituent dans leur version d'entrée de gamme (si on peut dire ainsi...) sont des alternatives low-cost qualitatives et cohérentes à des modèles bien plus onéreux sans sacrifier l'onglet plaisir... et belle gueule !
La Camaro, c'est un modèle coup de cœur. Bien plus qu'une sportive à bas prix, elle a son propre tempérament et profite d'un V8 atmosphérique, rarissime de nos jours et ô combien plaisant. Bien sûr, vous devrez faire quelques compromis, comme accepter une consommation, des pièces détachées et un entretien un peu plus coûteux... Mais pour 43 000 €, vous avez une sportive accomplie, bien née et avec une ligne bien à elle ! En plus, il s'agit d'une quatre-places, pratique pour les déplacements en famille ou entre amis.
3 arguments |
3 contre-arguments |
Ligne Esthétique Restylage réussi |
Consommation élevée Coût de l'entretien Augmentation de 3 000 € |
Référence article : AE08 • Version 3.1
AD29 * Chevrolet Camaro III Z28 coupé (L69) '83 - Palais-de-la-Voiture.com
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