Le 2 Juin 2016, par Thomas DROUART
Dans les années '60, Opel avait une image assez peu valorisante. Alors quand la GT est sortie, ce fut le grand bouleversement. Cette voiture avait tout pour plaire et ce fut un succès total. Le début d'une longue lignée de sportives. Mais qu'a-t-elle de si extraordinaire ? Quelle est la raison du succès de l'Opel GT ?
Fiche technique |
Dimensions | 4,11 x 1,58 x 1,22 mètre | |
Poids | 940 kg | |
Boîte de vitesse | Manuelle, 4 rapports | |
Transmission | Propulsion | |
1.9 litre 4 cylindres en ligne 90 chevaux 149 Nm |
0 à 100 km/h | 10"5 |
Vitesse max. | 185 km/h | |
Consommation | 11,8 L / 100 km | |
Côte moyenne | 15 000 € |
Experimental GT
Le salon de Francfort de 1965 a réservé une très belle surprise pour ceux qui se sont aventurés sur le stand Opel. La marque allemande, à l'image désuète exposait en effet un élégant coupé répondant au nom de "Experimental GT". La ligne était parfaitement travaillée avec de beaux volumes et un format relativement compact. Le public n'y reste pas insensible. C'est probablement pour cette raison qu'en 1968, l'Opel GT est officiellement commercialisée. Dès lors, sa ligne est légèrement revue afin d'être toujours plus harmonieuse. Les feux sont cachés par d'imposants masques rabattables et sa ligne générale n'est pas sans rappeler celle de la Corvette Stingray. Il y a pire comme référence ! Mais à l'inverse de cette dernière, l'Opel GT mise un public très particulier et amateur de légers roadsters... à bas prix ! Son style séduit et la marque voit son image sérieusement rajeunie. Il faut dire que Opel a mis les petits plats dans les grands en laissant libre court à l'imagination de ses designers et en réalisant de multiples essais aérodynamique et routiers en tout genre. Fait particulier : si la belle est construite en Allemagne, sa carrosserie provient de France, près de Nantes à l'usine de Brissonneau et Lotz, réputée pour ses locomotives !
60 chevaux ? Vraiment ?
Dans les faits, l'Opel GT a tout pour plaire. Elle a un design réussi, elle offre une position de conduite similaire à celle d'une voiture de course, c'est-à-dire jambes tendues, un petit volant maniable, une bonne instrumentation à bord et un petit levier de vitesse très ergonomique. Le bilan parfait ? Non, il y a point qui fâche : le moteur. Il faut savoir que les ingénieurs Opel ont mis trois années à affiner au mieux possible la voiture. Le moteur, implanté en position avant a été reculé de 40 centimètres pour une meilleure répartition des masses. Mais ils ont négligé les performances. En effet, le moteur d'origine n'est autre qu'un 4-cylindres de 1.1 litre de cylindrée et affichant péniblement 60 chevaux. Certes, la voiture pèse moins d'une tonne. Mais une voiture autant aboutie avec un moteur si peu puissant est une source de frustration. Alors bien vite, cette mécanique est abandonnée et c'est un 4-cylindres de 90 chevaux et 1.9 litre qui supplantera définitivement le 1.1 litre. Les performances sont alors nettement meilleures.
La voiture du dimanche
La très grande majorité des Opel GT vendues le seront finalement avec le 4-cylindres de 90 chevaux. Un moteur qui convient mieux à l'esprit voulu par Opel. Dans les faits, cette voiture est surtout appréciée comme la voiture du dimanche. Elle est simple de conception mais autorise de bonnes sensations de conduite. Car c'est particulièrement dans ces moments là qu'elle révèle tout son potentiel. Les 940 kilo, conjugués au faible gabarit, permettent de passer partout et rapidement. Le centre de gravité placé volontairement bas n'y est pas anodin. L'Opel GT dérive de la Kadett mais s'est améliorée en tout point. La conduite s'avère ludique mais demande tout de même d'être vigilant. La monte en 13 pouces prend malheureusement du roulis, ce qui n'a rien d'anormal pour une voiture approchant du demi-siècle. Quant au freinage, il ne dénote pas. Les freins à disque à l'avant permettent de ralentir suffisamment la belle allemande au besoin.
Une première sportive
Comme souvent, les normes américaines contraignent les constructeurs à adapter leurs modèles. Ce fut le cas pour la GT. Et cela concernait les phares rétractables. Pour passer l'homologation, ils devaient se déployer en trois secondes maximum. Les caches étant d'un beau volume, c'est dans un grand claquement de tôle qu'ils se déploient ! C'est bien là l'un des seuls défauts qui lui furent reprochés. Parce qu'à l'inverse, la GT était en avance sur son temps concernant sa direction à crémaillère, très précise et docile malgré l'absence direction assistée. Le pari était osé de la part d'Opel mais il a payé. Cependant, il faut bien la resituer dans son contexte de l'époque. La GT 1900 n'était pas considérée comme une "grosse" sportive à l'image des Porsche 911 mais elle s'apparentait à un équivalent actuel tel que la Lotus Elise. Souvent, elle était le premier modèle sportif d'une personne. Les 90 chevaux montraient en effet assez vite leur limite. Le 0 à 100 km/h demande plus de 10 secondes tandis que la vitesse de pointe atteint péniblement les 180 km/h. Heureusement, les reprises sont dans la bonne moyenne, bien aidées par une boîte de vitesse manuelle bien étagée à quatre rapports.
Jusqu'à 250 chevaux
Même si la belle était vendue à un tarif très compétitif, l'Opel GT n'avait pas le prestige d'une Lotus Elan ou d'une Alpine. Ses ventes déclinèrent progressivement malgré de nombreux efforts de la marque pour redynamiser son nouveau modèle fétiche. Il y eut des versions préparées dotés de kits permettant d'atteindre 160 et même 250 chevaux, une version dotée de cache-roues pour améliorer encore davantage l'aérodynamique et même une version barquette propulsée par un moteur Diesel qui atteignit 197 km/h en vitesse de pointe ! Malgré cela, 1973 sonne le glas de l'Opel GT mais la marque a d'autres projets. Et les modèles sportifs y figurent. Pour une première, la GT est une réussite. Et les fans sont toujours au rendez-vous puisque des clubs se font formés, permettant ainsi de trouver assez facilement des pièces au besoin. Le temps passant, la cote est repartie à la hausse depuis une bonne dizaine d'années.
Peu coûteuse en entretien
Avec une telle ancienneté, les Opel GT s'adressent à un public averti. Les performances n'ont rien de sportif si on les compare aux standards actuels. Mais contrairement à ces derniers, la GT 1900 met dans l'ambiance. Les multiples cadrans dans l'habitacle permettant de surveiller la mécanique, les baquets fermes et le volant à trois branches permettent une totale immersion dans les années '60 ou '70. Une époque où l'électronique était encore très limitée. Très glamour, la GT était appréciée tant par madame que monsieur et encore aujourd'hui, le public est assez mixte. C'est une voiture assez peu coûteuse à l'entretien, avec une consommation légèrement supérieure à 10 litres aux 100 kilomètres mais qui demande de la rigueur et de la surveillance au quotidien. Les niveaux doivent être vérifiés très régulièrement ainsi que le châssis. L'étanchéité n'étant pas le fort de ce modèle, il arrive malencontreusement que de l'humidité vienne littéralement faire pourir l'habitacle, ce qui demande parfois jusqu'à refaire entièrement le châssis. De même, le chauffage peut se montrer capricieux, à cause de cassure au niveau des commandes.
Témoin d'une époque
Mais à côté de cela, l'Opel GT est une pure voiture plaisir. Le genre de voiture pas aseptisée pour un sou mais qui promet de garder un sourire constant à chaque ouverture du garage. Alors oui, la consommation pourrait être plus raisonnable, elle pourrait être mieux équipée et être plus puissante. Nonobstant, ce n'est pas le genre de voiture qui s'achète quand la recherche est trop rationnelle. Cette usine à sensations se conduit à l'ancienne et témoigne d'une époque désormais révolue. Sur le marché de l'occasion, il faut compter près de 15 000 € pour un bel exemplaire. Soyez vigilant aux offres à bas coût, parfois à moins de 5 000 €, il s'agit fréquemment de modèles rongés intérieurement par la rouille. Les exemplaires en état concours peuvent même dépasser les 20 000 € si la configuration originale est intéressante. Les GT 1100 de 60 chevaux sont les plus rares mais pas forcément les plus recherchés en raison de leur faible agrément moteur.
Ligne réussie Performances Direction précise et souple |
Référence article : AC30 • Version 3.2
AB60 * Lotus Europa S2 Federal (Type 65) '69 - Palais-de-la-Voiture.com
Qui dit Lotus pense souvent au couple Elise-Exige. Mais sous l'ère Chapman, il ya un modèle qui ne doit pas tomber aux oubliettes, c'est l'Europa. On doit à ce vénérable modèle à moteur arri...
http://www.palais-de-la-voiture.com/2015/11/ab60-lotus-europa-s2-federal-type-65-69.html
AD22 * Porsche 912 (902) Targa '68 - Palais-de-la-Voiture.com
Le passage de flambeau entre la 356 et la 911 s'est opéré en 1963. Moins connue, la Porsche 912 a connu une carrière plus confidentielle en mélant les deux mondes : le plumage de la nouvelle et...
http://www.palais-de-la-voiture.com/article-ad22-porsche-912-70911105.html
AB12 * Marcos 1800 GT '64 - Palais-de-la-Voiture.com
Marcos... Ce nom ne vous dit peut-être rien mais il s'agit pourtant d'une importante marque automobile anglaise fondée en 1959. Nous verrons aujourd'hui l'un des modèles phares de cette marque, ...